Elles reparaissent, depuis une quinzaine d’années, avec une abondance qui semble promettre, pour le début du xxe siècle, une profonde transformation sociale qui pourrait bien être l’organisation de la démocratie française. […] Il s’est formé en elle deux Frances qui se dressent menaçantes en face l’une de l’autre, deux nations différant de principes, de convictions politiques, de préférences littéraires, celle-ci tournée avec regret vers l’ancien régime, favorable aux prétentions de l’Eglise, admiratrice forcenée de Bossuet, du xviie siècle, de tout ce qui prêche la soumission aux puissances d’autrefois, celle-là répudiant le vieil idéal catholique et monarchique, proclamant que le xviiie siècle est « le grand siècle » et la Révolution le point de départ d’une ère nouvelle, appelant de tous ses vœux un état social où achèvent de disparaître les privilèges et les entraves du passé. […] Ce n’est pas trop d’une série de questions entrecroisées pour saisir à toute époque la tendance maîtresse (sans compter les autres) qu’avait l’éducation dans les divers organes qui ont eu mission de répondre à ce besoin social. […] Mais, tandis que les Grecs et les Romains perdent momentanément de leur influence littéraire, ils conquièrent en revanche une énorme influence politique et sociale. […] Le corps académique a de la sorte encouragé, suivant les temps, telle ou telle tendance sociale.