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877. (1893) Du sens religieux de la poésie pp. -104

C’est la loi de la société humaine comme de la nature et, dans la société comme dans la nature, l’histoire constate que, de l’état primitif et barbare à l’état de civilisation, — en dépit de souvent graves mais toujours partiels retours en arrière, — cette marche est ascendante, progressive, du mal au bien, du bien au mieux. […] C’est que l’évolution de la société ne s’opère pas toujours d’ensemble, par un grand mouvement général et évident. […] Les sens ne répondent pas, la foi ne répond pas ; nous savons seulement que c’est d’un mystère à un autre mystère et de Dieu à Dieu. » Cette mission de chaque société dans la vie universelle, et de chaque homme dans la vie sociale, c’est l’âme même du progrès, c’est le procédé, c’est la suite du développement humain. […] On entrevoit mal, dans la société telle que la constitue l’éducation moderne, que la juste part soit faite aux deux naturels conducteurs du monde, le poète et le savant. […] Est-ce à dire que le poète, dans la société rêvée, prendra, au propre, les guides et conduira le monde ?

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