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445. (1876) Chroniques parisiennes (1843-1845) « XXXIII » pp. 133-140

Mais ces enfants, même en étudiant avec soin ce qu’on leur apprend, ignorent une quantité de choses de la société et de la vie, et du monde moderne, qu’on apprend d’ordinaire par l’air, dans l’atmosphère générale et par les relations de tous les jours : ils arrivent au sacerdoce, bons prêtres peut-être quant à la piété et à la connaissance théologique et liturgique spéciale, mais ignorants d’ailleurs, grossiers de manières et incapables d’agir dans une sphère un peu élevée. […] Le beau monde, la haute société ont beau se vanter de remplir les églises, les confessionnaux, tant qu’ils ne rempliront pas les cadres de la milice sacerdotale, ils n’ont rien fait, et ils n’y paraissent pas disposés. […] Saint-Marc Girardin a prêchée dans ses cours avec beaucoup de suite et de piquant, c’est la petite morale, comme il l’appelait, celle de tout le monde, celle de la société et du grand chemin, celle de la religion sans doute, mais celle aussi de l’intérêt bien entendu ; il sait la dose juste dans laquelle on peut combiner la générosité et l’utilité sans compromettre celle-ci ; il a constamment raillé, et souvent avec bien de la justesse, les enthousiasmes pompeux, les désintéressements à faux, toute l’exagération lyrique d’alentour.

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