Rassurée de ce côté, Marie Leckzinska, durant quelques années et avant les pertes cruelles dont elle fut atteinte, put jouir d’une société douce, intime, amicale, dont les détails nous ont été conservés par le président Hénault qui avait l’honneur d’en faire partie, et encore plus par le duc de Luynes. […] Une fois quitte de ce jeu, la reine, tant que vécut le duc de Luynes, se retirait volontiers chez la duchesse, sa dame d’honneur, où elle soupait et où elle continuait assez tard de converser avec sa société intime et ce qu’elle appelait « ses honnêtes gens. » Son bonheur était de pouvoir faire tous les jours de la vie la même chose. […] Dans une Cour où la méchanceté était le genre transcendant et le bel-air, elle s’était fait avant tout une société sans médisance. […] Ce n’est pas un Voltaire qui eût été homme à se plier à de pareils jeux avec cette facilité de société, et l’on ne se serait pas fié à lui non plus. […] Heureuses les sociétés qui ne sont égayées que par des incidents de cette innocence !