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371. (1870) Causeries du lundi. Tome X (3e éd.) « Vicq d’Azyr. — I. » pp. 279-295

Jugé digne de succéder à Buffon pour son fauteuil à l’Académie française, choisi pour son médecin par la reine Marie-Antoinette, Vicq d’Azyr embrasse dans sa courte et brillante carrière tout l’espace qui fut accordé à ce règne de Louis XVI depuis Turgot jusqu’au 21 janvier : après en avoir partagé et secondé dans sa mesure toutes les réformes et les espérances, il survit peu à cette ruine, à celle des académies dont il était membre, et de la société savante dont il était l’âme ; il périt comme une victime morale, sous une impression visible de deuil et de terreur. […] Il désira qu’une société de médecins partageât avec lui cette surveillance, et fût chargée régulièrement de cet examen. […] En publiant en 1776 son Exposé des moyens curatifs et préservatifs à employer dans les épizooties, Vicq d’Azyr avertissait les observateurs dont on sollicitait le zèle, de vouloir bien communiquer leurs travaux à la Société et correspondance royale de médecine, qui venait d’être établie par le roi : « Cette société, était-il dit, présidée par M. de Lassone, s’assemble tous les mardis de chaque semaine, et on lui fait parvenir des mémoires en les adressant à M.  […] Dans l’Éloge de M. de Lassone, il indiquera plus directement encore, et par une exacte définition, le caractère qui doit distinguer les académies d’avec les facultés ou collèges : Les académies, disait-il en parlant des sociétés médicales de Londres et d’Édimbourg, les académies de ce genre et les facultés ou collèges de médecine ont toujours formé des corps distincts. […] Mais un savant qui se renferme dans sa bibliothèque, loin de toute société, peut-il se passer d’une compagne qui rende sa solitude aimable ?

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