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994. (1862) Les œuvres et les hommes. Les poètes (première série). III « M. Sainte-Beuve. Les Poésies de Joseph Delorme, Les Consolations, les Pensées d’août. »

C’est la science, les notions demandées à tout, l’encyclopédisme, cette rage des vieux siècles littéraires, qui a fait faiblir la poésie aussi dans Gœthe ; et je cite Gœthe, ce poète, qui n’a pas selon moi la grandeur qu’on lui donne, mais que je prends comme un exemple, parce qu’il est superstitieusement respecté ! […] Cela est, en effet, sous très peu de mots qui entrent en nous comme des agrafes et, pour s’y attacher davantage, nous font saigner sous leurs ardillons, cela est un siècle et cela est un homme qui porte l’idiosyncrasie de ce siècle fondue dans la sienne ! […] C’est l’idiosyncrasie d’un siècle répercutée dans celle d’un homme qui a les dons de peinture d’un poète.

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