On nous dit et on nous écrit tous les jours : « Comment entreprenez-vous une œuvre de haute critique littéraire dans un siècle et dans un pays qui n’ont plus de littérature ; dans une nation qui s’est épuisée de grands esprits pendant deux grands siècles, le dix-septième et le dix-huitième, siècle français par excellence ? […] Les noms de ses publicistes, de ses orateurs, de ses hommes d’État, de ses poètes, de ses romanciers naissants, et déjà rivaux de leurs modèles dans le vieux monde, traversent déjà l’Atlantique ; ils nous apportent les échos d’un grand siècle de pensée après un grand siècle d’action. […] Ces siècles ont épuisé pour un temps ses forces. […] Mais en peu de jours la souplesse de mon oreille m’eut bien vite naturalisé Toscan de ce siècle. […] La cendre des siècles est féconde comme celle des incendies.