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437. (1880) Études critiques sur l’histoire de la littérature française. Première série pp. 1-336

il faut bien le savoir, le siècle des du Cange dans l’érudition laïque, des Mabillon et des Montfaucon dans les couvents bénédictins ; ni le siècle même des La Curne de Sainte-Palaye, des dom Rivet et des dom Bouquet, n’ont vécu dans cette ignorance des siècles qui les avaient précédés. […] Ils ont été dans leur temps les plus hardis novateurs et, si l’on veut bien excuser l’anachronisme de l’expression, dans ce siècle qu’on nous représente comme le siècle de la tradition, les plus audacieux révolutionnaires. […] Nul siècle n’a été plus complètement dédaigneux des grandes parties de l’art. […] Il y a plus ; à mesure que le siècle approche de son terme, les Diderot, les d’Alembert ne savent déjà plus écrire que des pages. […] C’est peu de chose, ou plutôt ce n’est rien que de bien faire, il faut réussir, il faut parvenir, et le siècle est pressé.

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