En général, on voit un homme d’un grand talent, qui, à chaque ligne, lutte contre son sujet et contre son siècle ; mais trop souvent son siècle le gâte, et son sujet l’endort. […] Il fut aimé de trois empereurs, fit leurs panégyriques selon l’usage de tous les siècles ; et, pour se conformer au sien, les fit en vers plats, durs et barbares. […] Les dignités et les honneurs relèvent quelquefois aux yeux de son siècle la médiocrité intrigante ou heureuse, mais ne font jamais illusion aux siècles suivants. […] Les panégyriques de Sidoine Apollinaire, si bien récompensés, sont restés obscurs ; ils n’ont de prix que comme ces monuments gothiques qui servent à faire connaître un siècle, et empêchent un vide dans l’histoire des arts. Tout tombait alors ; bientôt l’empire d’Occident, ébranlé pendant trois siècles, disparut.