Le siècle pourtant demandait plus ; il voulait être ému, échauffé, rajeuni par l’expression d’idées et de sentiments qu’il se définissait mal et qu’il cherchait encore. […] Rousseau parut : le jour où il se découvrit tout entier à lui-même, il révéla du même coup à son siècle l’écrivain le plus fait pour exprimer avec nouveauté, avec vigueur, avec une logique mêlée de flamme, les idées confuses qui s’agitaient et qui voulaient naître. […] Aussi nous tous, en ce siècle, qui avons été plus ou moins malades du mal de rêverie, ne faisons pas comme ces anoblis qui renient leur aïeul, et sachons qu’avant d’être les fils très indignes du noble René, nous sommes plus sûrement les petits-fils du bourgeois Rousseau.