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912. (1870) Causeries du lundi. Tome X (3e éd.) « Le président Jeannin. — II. (Suite.) » pp. 147-161

Le président Jeannin, repoussé sur le point essentiel de la négociation, qui était d’assurer la couronne à un prince français, ne se refusa point à entrer dans ce qui lui fut proposé au nom du roi d’Espagne ; il y opposa seulement les difficultés puisées dans la loi salique, les peines qu’on aurait à en triompher, sembla promettre qu’on s’y emploierait, et, sans trop presser l’avenir en cet endroit, il s’attacha en attendant à obtenir les secours d’argent et de troupes, indispensables à l’entretien de la Ligue et de son chef. […] Il est certain que cette grande ville soutint le siège de 1590 contre Henri IV, et l’extrême famine à laquelle elle fut réduite, avec une constance qu’on n’aurait jamais pu attendre d’une population qui faisait une émeute du temps des rois « quand seulement les marchés se trouvaient deux fois sans blé ». […] L’intention de Mayenne n’était pas très nette ; il ne savait pas poursuivre une solution ; il voulait seulement avoir plusieurs cordes à son arc, balancer l’assemblée des États généraux et la conférence de Suresnes l’une par l’autre, de manière à n’être dépendant d’aucune : faux calcul qu’il prolongea trop et qui le trompa !

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