Le fromage vient de tomber devant celui qui le convoite, mais qui va rester immobile : « Le friand lascif frémit et brûle, et frissonne tout entier de convoitise (ces deux vers dans le texte sont pleins d’expression) ; mais il n’en touche une seule miette, car encore, s’il peut en venir à bout, voudrait-il bien tenir Tiècelin. » Tout son art alors est d’attirer le Corbeau lui-même et de lui persuader de descendre. […] Dans cette forme épique du Combat des Trente, le poète procède ainsi par couplets de longueur inégale, où tous les vers sont sur une seule rime, ou du moins sur une seule assonance. […] Tous ceux qu’il choisit, soit chevaliers, soit écuyers, sont désignés nommément, sans qu’un seul soit oublié ; chacun obtient son épithète d’honneur. — Bombourg, de son côté, fait de même ; il complète son nombre de vingt Anglais par six bons Allemands et quatre Brabançons. […] Tous les Lacédémoniens étaient morts ou mortellement blessés ; deux Argiens seuls restaient debout, et, dans leur empressement, ils coururent à Argos annoncer leur victoire. Pourtant un des blessés mourants parmi les Lacédémoniens, le nommé Othryades, se soulevant sur le champ de bataille ensanglanté et se voyant seul, eut assez de force et de souffle encore pour dépouiller un vaincu, pour dresser un trophée, chose sacrée et qu’avaient oubliée les autres, et sur le bouclier il écrivit de son sang : « La victoire est aux Lacédémoniens. » Puis il expira.