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576. (1864) Nouveaux lundis. Tome II « Le Poème des champs, par M. Calemard de Lafayette (suite et fin) »

Virgile est dans toutes les mémoires et dans toutes les âmes : son seul nom le définit. […] C’est d’avoir dit d’une poule à qui le vautour a enlevé un de ses petits, un seul, et qu’on nous montre comme uniquement occupée de cet absent : L’infortunée, hélas ! […] La Fontaine, l’excellent observateur et qui a donné chez nous avant tout le monde le vrai poème des champs, dans sa fable de l’Aigle, la Laie et la Chatte, a grand soin de faire dire à celle-ci quand elle fait mine d’être en alarme pour la perte de ses petits : S’il m’en restait un seul, j’adoucirais ma plainte. […] S’ils avaient bien observé et avec une entière bonne foi, ils seraient nécessairement, forcément arrivés à bien dire et à peindre, en dépit de toutes les rhétoriques ou plutôt en vertu de la seule et vraie rhétorique : Scribendi recte sapere est et principium et fons. […] Ce sont celles-là, je le conçois, que l’on prise avant tout, et les seules même que l’on appelle et que l’on commande, quand on est Auguste ou Louis XIV.

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