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561. (1854) Histoire de la littérature française. Tome I « Livre II — Chapitre septième. »

Cette intelligence qui a si peur de servir, qui se défie de la vérité à cause de sa ressemblance avec l’autorité, qui redoute si fort de se laisser surprendre, qui s’estime si au-dessus de son objet, voilà qu’un paradoxe sorti de quelque cerveau grec ou latin, un trait d’esprit, moins encore, un jeu de mots, a l’honneur de la mettre en branle, et de s’en rendre maître pour un moment ! […] Des vérités substituées aux idées, aux impressions, et, parmi ces vérités celles-là surtout qui servent, à la conduite de la vie. […] L’Académie française, dans le choix qu’elle fit de quelques écrivains pour servir de modèles de la langue, ne se montra que juste en y joignant saint François de Sales à Malherbe. […] Pendant qu’il hésitait, Henri IV lui fit dire par un de ses amis qu’il désirait de lui un ouvrage qui servit de méthode à toutes les personnes de la cour et du grand monde, sans en excepter les rois et les princes, pour vivre chrétiennement, chacun dans son état. […] Il demandait que cette méthode fût exacte, judicieuse, et telle que chacun pût s’en servir.

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