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383. (1886) Revue wagnérienne. Tome I « Paris, 8 juin 1885. »

Le Patronat, auquel rêvait Richard Wagner, ne devait plus servir qu’à garantir l’œuvre de Bayreuth, en la continuant : les Représentations de Fête étaient, désormais, ouvertes à tout le monde. […] Quant au « Festspielfonds » proprement dit, il a servi à assurer les représentations de Parsifal, en juillet 1883 et en août 1884 : et, comme, en ces deux années, les recettes des représentations et les frais se sont, à peu près, balancés, ce fonds, encore intact aujourd’hui, et géré par M. Gross, l’exécuteur testamentaire de Wagner, servira à garantir les représentations de Parsifal et celles, données pour la première fois à Bayreuth, de Tristan et Isolde, en 1886. […] Faire servir cette œuvre à un tel usage, nous serait malaisé, durant que nous l’entendrions ; car cette audition nous forcerait, aussitôt, à oublier toute comparaison définie, et à percevoir, exclusivement, la Révélation immédiate d’un monde nouveau. […] Aussi Beethoven a-t-il suivi la route de Haydn ; il a pris des motifs de danse populaires ; mais au lieu de les faire servir pour la distraction d’une table princière, il les a joués — dans un sens idéal — au peuple lui-même.

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