Avant le déjeuner la pièce paraissait reçue, mais au fond j’avais comme une crainte, que cette apparente réception fût dans l’intérêt de la gaîté du déjeuner, et je redoutais qu’un tableau quelconque de la seconde partie de la pièce, servît à Porel, de prétexte à un refus, aussi quand au septième tableau, il fit une mine de tous les diables : « Bon, dis-je, je suis refusé ! […] Mercredi 1er février Ma pièce remise à Porel, je ne puis m’empêcher de penser à tous les embêtements que m’amènera bien certainement la représentation de la pièce… Porel a vu un succès, un clou dans ce dîner des sept petites filles, servi par Germinie Lacerteux, et voilà une note dans les journaux qui annonce qu’on va défendre l’apparition sur les planches d’acteurs et d’actrices de moins de seize ans… puis, tout ce que je sens de luttes et de batailles autour de l’originalité de la pièce… puis tout ce que je crains des prudences et des timidités, qui, dans l’élaboration d’une pièce, succèdent chez Porel, à la bravoure de l’acceptation, au risque de la toute première heure. […] Et cette originalité, il l’avait trouvée, tout bêtement, à son retour dans la banlieue, sans que tous ses voyages lui eussent servi à rien. […] Et l’homme qui a le mieux servi cette hostilité du classicisme et du romantisme, a été M. de Vogüé, qui a attribué à une littérature étrangère, une originalité qu’elle n’avait pas, et lui a apporté une gloire, qui nous était légitimement due. […] Ce tableau frais et pur du dîner des fillettes, servi par cette servante enceinte, et se terminant par l’emprunt des quarante francs de ses couches, ce tableau en dépit de l’empoignement du public de la première — un des plus dramatiques du théâtre de ce temps, vous ne le trouvez qu’odieux, mal fait, et sans invention aucune.