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14. (1707) Discours sur la poésie pp. 13-60

Après quelques contradictions qui en naîtroient, les sentimens raisonnables prendroient toujours le dessus ; au lieu qu’un respect outré pour les opinions établies, ne sert qu’à en éterniser les erreurs. […] Ceux qui se servent de ces avantages pour enseigner la vertu, lui gagnent plus sûrement les coeurs, à la faveur du plaisir ; comme ceux qui s’en servent pour le vice, en augmentent encore la contagion par l’agrément du discours. […] Ainsi Pindare dans ce qui nous est resté de lui, fit servir à une saine morale, l’ode qui jusques-là avoit servi souvent à la volupté et à la débauche. […] On pouvoit loüer les dieux en prose, et se servir du langage ordinaire pour enseigner la vérité. […] Les premiers théologiens comme les premiers philosophes, ont eu raison de s’en servir pour intéresser les hommes par l’agrément, à ce qu’ils vouloient leur apprendre.

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