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686. (1857) Causeries du lundi. Tome III (3e éd.) « L’abbé de Choisy. » pp. 428-450

Il sent bien son faible, qui est de ne pas réfléchir beaucoup, de ne pas assez mûrir ses connaissances : Je veux toujours écrire et ne jamais lire ; j’avoue que ce n’est pas le moyen d’être savant. […] Durant trente-sept ans que l’abbé de Choisy vécut encore (1687-1724), il ne cessa de composer et d’écrire sur toute espèce de sujets ; il le faisait sans prétention, avec un agrément qui ne sentait pas l’érudition ni l’étude, et qui n’excluait pourtant pas certaines recherches. […] Un peu de folâtre de temps en temps s’y fait sentir ; le naturel perce et revient. […] Il promet de parler beaucoup du roi, et il nous parle aussi de lui-même : Je suis un peu jaseur la plume à la main, dit-il ; vous sentez bien que je n’y fais pas grande façon, et que je ne songe guère à ce que j’ai à vous dire. […] J’en parle ici avec plaisir : j’ai passé mon enfance avec elle… Ici Choisy a vu et senti, il parle de source et n’a eu besoin de personne pour s’inspirer.

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