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676. (1866) Nouveaux lundis. Tome V « Horace Vernet (suite.) »

Horace, en visitant l’Afrique et l’Asie, ne se fait pas Arabe et Turc, au point de laisser de côté tous ses sentiments d’Europe ; il ne ressemble pas à ces voyageurs, desquels d’ailleurs je ne médis point, qui, en mettant le pied sur la terre d’Orient, se font autant et plus Orientaux que les Orientaux eux-mêmes, et se dépouillent de toute manière antérieure de sentir, jusqu’à se métamorphoser. […] Il y a en effet, par-ci par-là, des gaietés inimprimables, de vraies gamineries, de ces choses qu’on ne trouve point du tout dans les lettres à la Chateaubriand, qui feraient le régal d’un Scarron, et qui sentent le peintre de troupes. […] Il est artiste, et il sent avec son âme : elle va nous rendre juste l’écho. […] Quand on le voit ensuite se remettre d’arrache-pied à ses toiles, on comprend que sa peinture aime le grand air et ne sente en rien le renfermé. […] Horace Vernet sentit à l’instant ce qu’il devait à sa reconnaissance et à ses devoirs envers le chef de la famille d’Orléans.

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