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578. (1881) La psychologie anglaise contemporaine « M. Bain — Chapitre II : L’intelligence »

Nous ne pouvons ni connaître ni sentir la chaleur que par une transition du froid au chaud. […] Sentir n’est point connaître ; il est faux de croire que la connaissance ait autant d’étendue que la sensation ou la conscience. On peut dire que l’enfant sent tout ce qui entre dans ses yeux ou ses oreilles, qu’il en a conscience ; mais pour faire de tous ces éléments une connaissance, il faut un choix, une classification, une spécialisation. […] Bain, autant qu’on peut l’entrevoir à travers ces remarques, ne mécontenterait pas un idéaliste puisqu’elle aboutirait à mettre dans l’esprit une partie de la réalité du monde : le sentant et le senti étant pour lui, non pas deux termes, mais deux parties complémentaires d’un même tout. […] Voici des exemples du premier cas : Nous sentons l’odeur d’un liquide, cette sensation seule ne suffit pas à nous en rappeler le nom ; mais nous le goûtons ensuite, et le rappel s’opère par ces sensations réunies.

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