Suivez bien ses phrases ampoulées, développez ses traînantes périphrases, soulevez ses images vieillies, et vous trouverez quelques pauvres allusions qu’on débite courageusement, car il n’y a pas de danger à les dire ; vous y verrez à chaque phrase, à chaque mot, l’éloge du temps où il avait voix délibérative dans les affaires du pays ; vous y sentirez, cachée sous des réticences, l’attaque envieuse contre tout ce qui est jeune, contre tout ce qui vit, contre tout ce qui a de l’avenir ; c’est la malédiction de la mort contre la vie ; c’est l’exaltation de tout ce qui est médiocre, mesquin, incolore, ordinaire, connu, ressassé, pauvre et croulant ! […] Au milieu du quinzième siècle, l’architecture religieuse qui sentait instinctivement qu’elle allait s’anéantir aux approches de la renaissance que devaient amener ensemble le divin outil de Guttemberg et la voix de Luther, l’architecture religieuse se débattit, dissimula sa décrépitude sous des ornements infinis et ne se transforma que plus vite. […] Elle le sentit trop tard, lorsqu’il n’était plus temps de revenir sur des traditions consacrées, et alors au lieu d’alimenter la lumière, elle chercha ingénument à l’étouffer. […] Elle le sent bien, au reste, je dois le dire. […] Cela est vrai, surtout de la vie littéraire ; l’écrivain qui ne se sent pas à la fois apôtre et soldat fera bien de se taire, il est inutile.