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1559. (1857) Causeries du lundi. Tome II (3e éd.) « Chateaubriand homme d’État et politique. » pp. 539-564

M. de Chateaubriand commença sa carrière politique avec la Restauration en 1814 ; il avait quarante-cinq ans, il avait publié tous ses grands ouvrages littéraires, et il se sentait dans un certain embarras pour appliquer désormais ses hautes et vives facultés. […] Cependant M. de Chateaubriand avait visité l’Orient et la Grèce ; il avait composé Les Martyrs, l’Itinéraire ; il avait à peu près terminé son œuvre, son voyage littéraire autour du monde, et il sentait qu’il s’ennuyait toujours, qu’il y avait en lui un grand vide, et que son talent demandait aliment et pâture. […] Je le dis à cette heure, heure de vérité, Comme je l’aurais dit quand devant la beauté Mon cœur épanoui, qui se sentait éclore, Fondait comme une neige aux rayons de l’aurore, Je ne regrette rien de ce monde que vous ! […] Lui qui affectait le christianisme, il sentait bien qu’il n’y avait rien de parfaitement chrétien dans tout cela : Il serait mieux d’être plus humble, plus prosterné, plus chrétien.

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