Je ne me sentais pas précisément léger, car j’étais très fatigué, anéanti ; mais j’avais le sentiment de n’avoir pas de poids. — Ce qu’il y avait de plus remarquable, c’était le trouble visuel. […] Je n’avais pas le sentiment d’être un autre ; non, il me semblait que je n’existais plus du tout. […] En effet, selon le docteur Krishaber, « la perturbation particulière en vertu de laquelle le malade perd jusqu’à un certain point le sentiment de sa propre personne ne disparaît que lorsque les troubles sensoriels auxquels elle est liée ont disparu135 ». — À mon sens, ceci est décisif, et je trouve le petit récit qu’on vient de lire plus instructif qu’un volume métaphysique sur la substance du moi.