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799. (1889) Les contemporains. Études et portraits littéraires. Quatrième série «  M. Taine.  »

Ces protestations si vives partent d’un sentiment qui paraît excellent quoiqu’il ne le soit pas, et que j’examinerai tout à l’heure  pour le repousser. […] Taine fait son héros un peu trop inhumain, ne lui laisse pas un seul bon sentiment. […] Taine ayant rappelé en note qu’on accusait Napoléon « d’avoir séduit ses sœurs l’une après l’autre » : « Ici, dit le prince, je n’éprouve pour l’écrivain qui reproduit de telles infamies qu’un sentiment de commisération. » C’est bientôt dit. […] De même, pour nous donner l’idée des délices parfaites que Faustus et Stella goûtent par les oreilles, le poète fait chanter le rossignol dans le crépuscule, nous décrit les sensations et les sentiments qu’éveille en lui la musique de Beethoven ou de Schumann, et se contente d’ajouter que Stella chante mieux que le rossignol, et que la musique du paradis est encore plus belle que celle des concerts Lamoureux. […] Sully-Prudhomme n’a pas su transporter dans son Eden les meilleurs et les plus doux des sentiments humains.

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