La vraisemblance dramatique n’est autre chose que la conformité avec les sentiments des spectateurs. […] Et, après bien des péripéties où le personnage sympathique ne fléchit pas, arrive jusque sur le point de commettre une faiblesse et ne la commet pas, reste fidèle à ces deux sentiments nobles : son amour maternel et son amour conjugal ; le tyran féroce est tué, le traître devient fou, la traîtresse se poignarde et le personnage sympathique devient reine de France en compagnie de son petit garçon sauvé des eaux. […] Donc, à mon sentiment, il y eut trois causes à la disgrâce de Racine : le mémoire sur les misères du peuple ; — le mémoire pour lui, — et le jansénisme ; mais cela n’empêche pas que le mémoire sur les misères du peuple ait existé et soit une des trois causes. […] Il traduit les sentiments du public, qui aime toujours qu’on lui traduise ses sentiments. […] J’étais glorieux, je vous l’avoue, de pouvoir à mon tour le pénétrer des mêmes sentiments qu’il m’avait fait éprouver.