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2925. (1859) Critique. Portraits et caractères contemporains

Il n’était pas, certes, un grand génie ni même un bel esprit ; mais il avait l’accent français avec un profond sentiment de la toute-puissance de l’esprit chez le peuple de Voltaire et de Diderot. […] — La conclusion, je vais la tourner contre nous tous, les frivoles, les oisifs, les diseurs de riens, — les grands écrivains dont rien ne reste, pas un mot, pas une phrase, — tout au plus quelques bons sentiments, quand nous sommes assez heureux pour en trouver dans notre cœur. […] Philoctète remplit les bois et les rivages de ses lamentations ; il a tous les sentiments de l’homme, l’amour, la haine, la colère, les regrets ; seulement, il aura honte de nous inspirer de la pitié pour son corps, quand, lui-même, il n’est attristé que par le délire de son âme. […] La vraie passion, la grande position, les honnêtes sentiments du cœur, par l’exemple, par le conseil, par la comparaison, par le roman, par le poème, il y arrive toujours. […] À la leçon suivante, laissant là Shakspeare, et se plaçant dans un ordre d’idées encore plus élevé, le professeur, qui a déjà conseillé, comme un bon palliatif à ces vapeurs de l’amour-propre, les sentiments et les travaux de la vie réelle, indique un remède admirable : la foi et l’espérance.

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