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14. (1893) La psychologie des idées-forces « Tome premier — Livre deuxième. L’émotion, dans son rapport à l’appétit et au mouvement — Chapitre quatrième. Les émotions proprement dites. L’appétit comme origine des émotions et de leurs signes expressifs. »

On voit la nécessité, pour expliquer le langage des sentiments, de subordonner le point de vue biologique de l’évolution aux lois de la physiologie. […] Nous pouvons dire alors, contre Spencer, que, si l’intensité d’un sentiment agréable s’exprime par une exaltation et expansion d’activité motrice, l’intensité d’un sentiment pénible s’exprime tout d’abord par une contraction et diminution d’activité motrice. […] Si les sentiments qui dérivent de l’aversion sont concentriques, les sentiments qui dérivent du désir sont expansifs : leur mimique exprime par le corps, les bras, la tête, les lèvres, les yeux, une tendance au développement et au contact, qui varie d’aspect selon la nature des objets et du contact possible. […] Le dernier résultat de cette communication sympathique est la retraduction du sentiment éprouvé par l’un en sentiments semblables chez les autres. […] Plus vrai que la science même, l’art nous enlève l’illusion de l’égoïsme et nous donne le sentiment de notre identité fondamentale avec l’univers.

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