Il s’agit d’une femme, et, entre toutes les femmes, de celle-là qui, par sa naissance, ses mœurs, sa vie tout entière, son esprit et son âme, devait le moins tenter la plume brillante et sèche d’un écrivain, qui n’avait jusqu’ici exprimé que des idées et qui, sur le tard de la vie, quand le rayon divin pâlit chez les autres hommes, s’essaie à peindre des sentiments. […] À la place du portrait enlevé par le sentiment qui illumine, quand l’histoire est obscure, et qui devine, quand elle se tait, il nous a donné une dissertation de l’Académie des inscriptions et belles-lettres. […] Les faits y sont regardés à travers le bandeau des sentiments, et ce bandeau-là tombe jusque sur le talent et il en éteint la lumière. […] ce ne fut pas un sentiment qui la guida, elle, ce fut un caprice, un aveuglement, une sottise, dont elle se repentit sans doute, quand plus tard, avec Mazarin, elle prit l’initiative, pour échouer encore, car ce bel oiseau moqueur d’Italie, aussi fort qu’elle en coquetteries, lui paya les siennes en baisemains, dignes du moineau de Lesbie et lui échappa ! […] Cousin le psychologue aurait dû nous éclairer Louis XIII, ce problème de cœur, cette énigme sensible, cette âme qui n’avait pas de sexe et qui demandait le sentiment, dans lequel s’absorbe la vie, aussi bien à Mme de Lafayette qu’à Mme de Hautefort, aussi bien à M. de Cinq-Mars qu’à Mme de Lafayette.