Il n’y a de variété que dans la nature ; les sentiments vrais inspirent seuls des idées neuves. […] L’éloquence ne peut se composer que d’idées morales et de sentiments vertueux : et dans quels cœurs retentiraient maintenant des paroles généreuses ? […] L’éloquence appartenant plus aux sentiments qu’aux idées, paraît moins susceptible que la philosophie de progrès indéfinis. […] L’éloquence ayant toujours besoin du mouvement de l’âme, ne s’adresse qu’aux sentiments des hommes, et les sentiments de la multitude sont toujours pour la vertu. […] Si vous interdisiez l’éloquence, une réunion d’hommes serait toujours conduite par les sentiments les plus vulgaires ; car dans l’état habituel, ces sentiments sont ceux du plus grand nombre, et c’est au talent de la parole que l’on a dû toutes les résolutions nobles et intrépides que les hommes rassemblés ont jamais adoptées.