La pensée et le sentiment ne se mirent d’accord en lui qu’à l’épreuve ; et il ne se pardonna cette glorieuse faute qu’après l’avoir courageusement expiée. […] Et dans les incertitudes de sa route, dans ses scrupules et ses rapports pesants, quel sentiment doit l’enflammer et peut l’exalter dans nos jours de froideur et de découragement ? […] « Ce n’est pas une foi neuve, un culte de nouvelle invention, une pensée confuse ; c’est un sentiment né avec nous, indépendant des temps, des lieux, et même des religions ; un sentiment fier, inflexible, un instinct d’une incomparable beauté, qui n’a trouvé que dans les temps modernes un nom digne de lui, mais qui déjà produisait de sublimes grandeurs dans l’antiquité, et la fécondait comme ces beaux fleuves qui, dans leur source et leurs premiers détours, n’ont pas encore d’appellation. […] C’est une Religion mâle, sans symbole et sans images, sans dogme et sans cérémonie, dont les lois ne sont écrites nulle part ; — et comment se fait-il que tous les hommes aient le sentiment de sa sérieuse puissance ? […] « Puisse, dans ses nouvelles phases, la plus pure des Religions ne pas tenter de nier ou d’étouffer ce sentiment de l’Honneur qui veille en nous comme une dernière lampe dans un temple dévasté !