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557. (1882) Essais de critique et d’histoire (4e éd.)

Les sensations se sont traduites en sentiments, la peinture en poésie ; et cette traduction si exacte, si involontaire, si heureuse, indique et explique le besoin le plus intime et la faculté maîtresse de l’auteur. […] Cette alcôve où travaillent les médecins, où intriguent les maîtresses, lui a donné la nausée ; sa sensation lui a servi de critique, et l’a bien servi. […] Il n’était chez lui et dans son domaine que le soir, les verrous tirés, seul sous sa lampe, libre avec le papier, assez refroidi par le demi-oubli et par l’absence pour noter ses sensations. […] Le duc de Béthune bavardait des misères, et le duc d’Estrées grommelait en grimaçant sans qu’il en sortît rien. » — Ailleurs, les mots entassés et l’harmonie imitative impriment dans le lecteur sensation du personnage. […] Ce style bizarre, excessif, incohérent, surchargé, est celui de la nature elle-même ; nul n’est plus utile pour l’histoire de l’âme ; il est la notation littérale et spontanée des sensations.

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