Nous sommes émus, nous sommes affectés, nous sommes agités ; ainsi nous sentons, & de plus nous nous appercevons que nous sentons ; & c’est ce qui nous fait donner des noms aux différentes especes de sensations particulieres, & ensuite aux sensations générales de plaisir & de douleur. […] Seulement les objets sont tels qu’ils excitent en nous telle sensation, ou tel sentiment, selon la disposition de nos organes, & selon les lois du méchanisme universel. […] On doit en dire autant de toutes les autres sensations. […] Ainsi en commençant par l’idée générale de l’être ou de la substance, j’observe que je puis dire de chaque être particulier qu’il existe : ensuite les différentes manieres d’exister de ces êtres, leurs différentes propriétés, me donnent lieu de placer au-dessous de l’être autant de classes ou especes différentes que j’observe de propriétés communes seulement entre certains objets, & qui ne se trouvent point dans les autres : par exemple, entre les êtres j’en vois qui vivent, qui ont des sensations, &c. […] Tout homme est animal ; chaque homme est animal : voilà chaque individu de l’espece humaine qualifié par animal, qui alors se prend adjectivement ; car tout homme est animal, c’est-à-dire, tout homme végete, est vivant, se meut, a des sensations, en un mot tout homme a les qualités qui distinguent l’animal de l’etre insensible ; ainsi tout étant le prépositif d’un nom appellatif, donne à ce nom une extension universelle, c’est-à-dire, que ce que l’on dit alors du nom, par exemple d’homme, est censé dit de chaque individu de l’espece, ainsi la proposition est universelle.