À son front lisse perle une sourde langueur, Et son corsage en dur brocart semble moins roide ; Est-ce toi, si longtemps immobile, son cœur, Qui pourra la venir chasser cette langueur, Et faire étinceler enfin la somnolence De ses yeux, si longtemps glacés comme son cœur ? […] … L’école du vrai dans le roman français ne semble pas avoir achevé son évolution… et je ne dis pas le vrai photographique et plat, mais le vrai suggestif qui fait penser, — difficulté aussi grande au moins que l’invention du symbole. […] « Stéphane Mallarmé. » « … Aujourd’hui, les poètes modernes me semblent faire de la poésie ce que le Binet de Madame Bovary faisait du bois : “une de ces ivoirines indescriptibles, composées de croissants, de sphères creusées, les unes dans les autres, le tout droit comme un obélisque” et ne servant à rien, — heureusement. C’est du tournage de vocables vides, en chambre ; mais enfin la poésie est au-dessus de ces tourneurs et, par les temps utilitaires qui courent, il me semble qu’elle devrait être, à la suite de Baudelaire et de Verlaine, l’un des factices véhicules des esprits détenus, — quelque chose de vague comme une musique qui permette de rêver sur des au-delà, loin de l’américaine prison où Paris nous fait vivre.