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1003. (1870) Portraits contemporains. Tome IV (4e éd.) « PARNY. » pp. 423-470

De plus, elle a ajouté que la dame Germaine, quelque temps avant sa mort, lui avait confessé n’être pas l’auteur de ses jours, mais qu’ayant eu pour elle les soins d’une mère, elle lui demandait, avec le secret de cet aveu, l’amitié et les sentiments d’une sœur pour ses enfants, en retour de ce qu’elle avait eu pour elle de tendresse et d’affection. » Après ce tribut largement payé au chapitre des informations personnelles, je me hâte de revenir à l’élégie ; notez bien que, chez Parny, elle serre toujours d’assez près la réalité pour qu’on puisse passer, sans trop d’indiscrétion, de l’une à l’autre. […] Béranger, alors à ses débuts, pleura Parny par une chanson touchante et filiale ; elle nous rappelle combien son essaim d’abeilles, avant de prendre le grand essor et de s’envoler dans le rayon, avait dû butiner en secret et se nourrir au sein des œuvres de l’élégiaque railleur. […] P. » On aura remarqué cette espèce d’aveu que fait Parny qu’il n’est pas maître, à certains moments, de ses idées, et que sa verve l’emporte : c’est qu’en effet, sous sa froideur apparente et sa sobriété habituelle de langage, il avait, jusqu’à la fin, de ces courants secrets et rapides de pensée qui tiennent aux poëtes ; aux saisons heureuses, et quand il ne fait pas encore froid au dehors, cela s’appelle la veine.

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