Il écrit par hasard, il lui communique, il lui abandonne son manuscrit, il lui laisse le soin d’en faire ce qu’il jugera à propos ; il se soumet d’avance, et les yeux fermés, à sa décision, à ses censures, et il se trouve un matin avoir acquis, à côté de son frère, une humble gloire tout à fait distincte, qui rejaillit à son tour sur celle même du grand aîné, et qui semble (ô récompense !) […] Il se trouva un conteur gracieux, délicat et touchant, sans y avoir visé ; il sut garder et cultiver discrètement sous tous les cieux sa bouture d’olivier ou d’oranger, sans croire que ce fût un arbuste si rare. […] Vingt ans s’étaient passés depuis qu’il avait écrit le Voyage autour de ma chambre ; un jour, en 1810, à Saint-Pétersbourg, dans une réunion où se trouvait aussi son frère, la conversation tomba sur la lèpre des Hébreux ; quelqu’un dit que cette maladie n’existait plus ; ce fut une occasion pour le comte Xavier de parler du lépreux de la Cité d’Aoste qu’il a avait connu. […] Tout ce qu’on a introduit dans cette édition du Lépreux perfectionné se trouve compris, par manière d’indication, entre crochets, absolument comme dans les histoires de l’excellent Tillemont, qui craint tout au contraire de confondre rien de lui (le scrupuleux véridique) avec la pureté des textes originaux.