N’est-il pas singulier que Voltaire, si plaisant dans la satire et dans le roman philosophique, n’ait jamais pu faire une scène de comédie qui fit rire ? […] L’on a ri, dans la scène de brouille et de raccommodement entre Valère et Mariane, à une réflexion maligne que Dorine fait sur l’amour. […] Serait-ce que, comme notre tragédie n’est qu’une suite d’odes 3 entremêlées de narrations épiques 4, que nous aimons à voir déclamer à la scène par Talma ; de même, notre comédie ne serait, depuis Destouches et Collin d’Harleville, qu’une épître badine, fine, spirituelle, que nous aimons à entendre lire, sous forme de dialogue, par Mlle Mars et Damas5 ?