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327. (1865) Causeries du lundi. Tome VI (3e éd.) « Beaumarchais. — II. (Suite.) » pp. 220-241

Voici un échantillon de la scène : s’étant écarté seul un moment de sa chaise de poste, et, étant entré dans une forêt de sapins assez claire, il si trouva en face d’un homme armé d’un long coutelas, qui lui demanda, en allemand, la bourse ou la vie, Beaumarchais, au lieu de sa bourse, tire de son gousset un pistolet, et, de l’autre main, il tient sa canne pour parer les coups. […] Les scènes de Rosine et du docteur au second acte, dans lesquelles la plus innocente, prise sur le fait, réussit à son tour à faire prendre le change au jaloux ; celle de Bartholo qu’on rase pendant le duo de musique au troisième acte ; l’excellente scène de stupéfaction de Bazile survenant à l’improviste et que chacun s’accorde à renvoyer en lui criant qu’il a la fièvre, si bien que le plat hypocrite s’éloigne en murmurant entre ses dents : « Qui diable est-ce donc qu’on trompe ici ?  […] Tout l’ensemble du Barbier est gai de situation, de contraste., de pose, de motif et de jeu de scène, de ces choses que la musique traduira aussi bien que la parole. […] Quand on veut pourtant bien apprécier les qualités propres du talent de Beaumarchais, et ses limites du côté de la poésie et de l’idéal, il convient de lire, après ces scènes de la comtesse et de Chérubin, celles du premier chant du Don Juan de Byron, où ce jeune Don Juan à l’état de Chérubin engage sa première aventure avec l’amie de sa mère et la femme de Don Alfonso, avec Doña Julia. […] [NdA] Ce riant et ce brillant de peinture me rappelle le joli passage de Plaute (Truculentus, acte II, scène iv) : …………………………… Ver vide : Ut tota floret !

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