La question de savoir si les marées représentent les actions combinées du soleil, de la lune et de l’océan, présuppose celle de savoir en quoi consistent ces actions combinées. De même, la question de savoir si ma pensée représente les phénomènes extérieurs présuppose l’action combinée des mouvements externes et de mes sensations ou appétitions internes ; la pensée représentative n’est donc qu’un dérivé. […] Il s’agit donc de savoir si, dans l’émotion et l’appétition, notre conscience prend une attitude foncièrement différente de celle où elle est quand nous recevons passivement une sensation. […] Au point de vue physiologique, la décharge motrice ne saurait se confondre avec le courant sensoriel. […] Si nous examinons avec soin l’idée de l’étendue, nous reconnaissons qu’elle est un ensemble de sensations possibles, d’actions possibles sur nos sens, et que ces actions ne sauraient se concevoir sans un degré d’intensité quelconque.