Les travaux philologiques de ces derniers temps ont fait croire aux savants qu’il y avait des rapports de race et de langue entre les Allemands et les Indous. […] Seulement, cette étude ne serait pas complète sur cet homme qui se croyait complet si je ne disais pas un mot du savant qui était sous le littérateur, en Gœthe, et de l’homme, enfin, qui était sous le littérateur et le savant ; car l’homme fait partie du génie ou du talent qu’on a, et, je le prouverai à propos de Gœthe : les hommes qui ne sont pas plus grands que leur génie n’ont pas un génie qui soit vraiment grand. […] Moi qui ne suis pas un savant, je n’ai pas d’opinion à exprimer sur le plus ou moins de fausseté des idées de Gœthe contre la théorie inébranlée, sinon inébranlable, de Newton ; mais ce que je puis et même ce que je dois constater, c’est l’outrecuidance d’orgueil, la fureur d’entêtement, le radotage enragé de cette incroyable prétention. […] D’ailleurs, après cet écrasement de Gœthe sous cette montagne de Newton, il n’y a plus à voir que l’homme, dans Gœthe, à travers les ruines du savant et du littérateur. […] Lewes, n’est ni un savant, ni un critique, ni un philosophe ; c’est tout simplement un biographe, et, je l’ai déjà dit, dont la biographie sort de l’autobiographie de Gœthe comme un enfant sort de sa mère.