que faites-vous de ces soldats qui vous ont vendu leur sang et leur âme ? […] Et pourtant ces barbares que vous appelez parmi vous et qui vous dévorent sont de la race à qui Marius ouvrit le flanc, et la mémoire de cette œuvre n’est pas encore éteinte ; et, quand le vainqueur haletant voulut se désaltérer, il but dans le fleuve autant de sang que d’eau. Et vous souffrez que cette race vous surpasse en intelligence et répande à flots votre sang, cette race que Dieu avait faite pour vous obéir, et qui maintenant se nourrit de vos discordes ! […] Un homme qui a brouillé l’Angleterre avec l’Espagne parce qu’il n’avait pas réussi à la cour de Madrid, qui voulait mettre la France aux prises avec l’Angleterre pour punir Richelieu de sa clairvoyance, et verser le sang de deux nations pour triompher d’Anne d’Autriche, méritait bien un portrait. […] Personnage vraiment évangélique, il pratique le pardon le plus sublime, sans se douter de l’admiration qu’il mérite ; il comprime, il apaise, avec une persévérance obstinée, les bouillonnements de son sang qui appellent la vengeance.