Ainsi quoique le grand nombre des physiciens, et la plus grande portion du monde fussent persuadez en mil six cens quatre-vingt-sept, que la circulation du sang étoit une chose certaine, néanmoins il y avoit encore bien des sçavans qui entraînoient aussi leur portion du monde, lesquels soutenoient toujours que la circulation du sang n’étoit qu’une chimere. Dans l’école de médecine de l’université de Paris, on soutenoit encore des theses contre la circulation du sang en cette année-là. […] Personne n’oseroit plus écrire aujourd’hui, ni soutenir une these contre la circulation du sang. […] Peut-on nier que la circulation du sang n’ait ouvert les yeux à Monsieur Perrault le médecin sur la circulation de la séve dans les arbres et dans les plantes ? […] La verité, le dogme, s’il est permis de parler ainsi du mouvement de la terre autour du soleil, a eu la même destinée que le dogme de la circulation du sang.