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1600. (1914) Note conjointe sur M. Descartes et la philosophie cartésienne pp. 59-331

Il fallait un virus aussi âcre et aussi sacré, macéré dans la seule race d’Orient qui eût été créée contre l’Orient, concentré par une reconcentration de trente et de quarante siècles dans le secret de cette race, brusquement inséré dans une race neuve, dans tant d’innocence et tant de pureté, dans tant de grâce et de désarmement, dans cette moelle et dans cette tendresse, dans tant de nouveauté, dans tant de sève et tant de sang, dans un si beau corps temporel, dans une si belle force matérielle, dans tant d’audace et aussi tant d’âme inoffensive, il fallait tout cela, il fallait l’opération de cette greffe unique pour que l’unique inquiétude judaïque devînt l’unique inquiétude chrétienne et pour que la royale sagesse et la royale tristesse du roi Salomon devînt la tragique et plus que royale détresse d’un Pascal. […] (Je veux dire c’est endurer parce qu’on ne peut pas faire autrement et en dedans, comme disaient ces bonnes femmes, ne pas durer, et comme elle disaient encore : se manger les sangs). […] Ce que de tout mon sang je voudrais acheter. […] C’est la floraison de la grâce et c’est la fructification du sang. […] Et cette France est là, affaiblie par le sang perdu, ralentie par le regret des fautes téméraires, désarmée par la destruction de l’ordre où elle a grandi.

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