De Maistre imagine le caractère providentiel du sang versé, et en fait toute une théorie rébarbative à l’appui de son système. […] Le progrès procède par révolution, c’est-à-dire par sang versé, c’est-à-dire par crimes. […] Celui-ci, ceux-ci savaient la loi, et que tout progrès doit être acheté par le sang. Peut-être même faut-il mesurer la grandeur du progrès à la quantité de sang versé, à sa pureté aussi. […] Les massacres de Moïse n’ont point nui au judaïsme, ni ceux de Mahomet au Coran, ni ceux du duc d’Albe au catholicisme, ni ceux de Ziska et d’Henri VIII à la Réforme… Les hommes même sans foi, pris en masse, se sont toujours montrés cléments pour ceux qui ont versé le sang au nom du ciel.