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1041. (1926) La poésie de Stéphane Mallarmé. Étude littéraire

Le printemps maladif a chassé tristement L’hiver, saison de l’art serein, l’hiver lucide, Et dans mon être à qui le sang morne préside L’impuissance s’étire en un long bâillement. […] Et ainsi la Dernière Mode s’ingéniait à ce que, de la maison à la toilette, de la toilette aux bijoux, des bijoux au livre feuilleté que leur or passager allumait, Comme sous un corps heureux et frais, circulât un même sang, de beauté, un souci perspicace de les harmoniser. […] Ainsi, dans le Cid, Ce sang sur la poussière écrivait mon devoir… Ce sang qui tout sorti fume encor de courroux De se voir répandu pour d’autres que pour vous. […] Tu sais, ma passion, que pourpre et déjà mûre, Chaque grenade éclate et d’abeilles murmure, Et notre sang, épris de qui le va saisir, Coule pour tout l’essaim éternel du désir. […] Peut-être non… Lorsqu’autour d’Ulysse affluent les ombres, altérées du sang tiède, celle que, toutes les autres et celle même de sa mère écartées, il y convie la première, est l’ombre de Tirésias, le devin et le sage, aux énigmes ambiguës.

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