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251. (1866) Histoire de la littérature anglaise (2e éd. revue et augmentée) « Livre I. Les origines. — Chapitre II. Les Normands. » pp. 72-164

Quand Tibert le Chat, par son conseil, s’est pendu à la corde de la cloche en voulant sonner, il développe l’ironie, il la goûte et la savoure : il a l’air de s’impatienter contre le pauvre sot qu’il a pris au lacs, l’appelle orgueilleux, se plaint de ce que l’autre ne lui répond pas, de ce qu’il veut monter aux nues, et aller retrouver les saints. […] Le Normand, qui raille les rois saxons, qui déterre les saints saxons et les jette hors des portes de l’église, n’aime que les idées et les vers français. […] On s’en aperçoit vite à la façon dont ils célèbrent la Madone ; rien de plus différent du sentiment saxon, tout biblique, que l’adoration chevaleresque de la Dame souveraine, de la Vierge charmante et sainte qui fut le véritable dieu du moyen âge. […] Point de jugement ni de réflexion personnelle ; il met les faits les uns au bout des autres, sans les lier autrement ; son livre n’est qu’un miroir qui reproduit les souvenirs de ses yeux et de ses oreilles. « Et tous ceux qui diront un Pater et un Ave Maria à mon intention, je les fais participants, et leur octroie part à tous les saints pèlerinages que je fis oncques en ma vie. » C’est là sa fin, appropriée au reste. […] C’est pourquoi celui qui pratique la douceur et la charité a la vraie intelligence et toute la perfection de la sainte Écriture… Ainsi, que nul homme simple d’esprit ne s’effraye d’étudier le texte de la sainte Écriture… Et que nul clerc ne se vante d’avoir la vraie intelligence de l’Écriture, car la vraie intelligence de l’Écriture sans la charité ne fait que damner un homme plus à fond… Et l’orgueil et la convoitise des clercs sont causes de leur aveuglement et de leur hérésie, et les privent de la vraie intelligence de l’Écriture172. » Ce sont là les redoutables paroles qui commencent à circuler dans les échoppes et dans les écoles ; on lit cette Bible traduite, et on la commente ; on juge d’après elle l’Église présente.

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