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665. (1772) Discours sur le progrès des lettres en France pp. 2-190

L’Histoire travestie perdit son exactitude & sa sévérité ; les Romans, digne nourriture des esprits vides & inappliqués, pleins d’un merveilleux absurde, firent les délices d’une imbécille oisiveté. […] Si d’un côté les Romans nuisirent à l’Histoire, de l’autre ils furent favorables à la Poësie, étant presque tous écrits en vers. […] On le vit dans la Chaire, sur le Théâtre, au Barreau ; il écrivit l’Histoire, composa des Romans, disserta, versifia, & se fit tour-à-tour Métaphysicien, Géomètre & Philosophe. […] Ce torrent de Romans s’écoula. […] La Géométrie eut son cours comme les Romans : l’engoument pour cette science fut universel ; tout, jusqu’aux femmes, s’en mêla : on alla même, pour leur plaire, jusqu’à traiter la galanterie géométriquement.

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