M. le chancelier Pasquier ayant recouvré un manuscrit inédit de son ancêtre, manuscrit qui contenait des explications et leçons données par Étienne Pasquier à ses petits-fils sur le droit romain envisagé dans ses rapports avec nos vieilles coutumes françaises, en voulut faire jouir le public, et il en confia la publication et l’édition à M. […] Le bon sens de Pasquier le préserva, dès le premier jour, de cet excès qui avait accompagné le triomphe de la Renaissance, et qui faisait que les doctes dédaignaient d’employer d’autre langage que celui des anciens Romains : Les dignités de notre France, disait Pasquier, les instruments militaires, les termes de notre pratique, bref la moitié des choses dont nous usons aujourd’hui, sont changées et n’ont aucune communauté avec le langage de Rome. […] En prenant pour texte et pour point de départ les Institutes de Justinien, le savant vieillard se montre attentif à saisir toutes les analogies ou même les oppositions qui peuvent se rencontrer entre l’ancien droit romain et notre vieux droit coutumier ; il éclaire, il explique l’un par l’autre, à l’aide d’un rapprochement continuel qu’il orne et relève d’érudition, et qui ne manque pas, jusqu’à un certain point, d’agrément. […] Il est de la renaissance romaine avec force, mais avec mesure.