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467. (1870) Nouveaux lundis. Tome XII « Essai sur Talleyrand (suite.) »

Mais bientôt, et mieux conseillé, il se ravisa : Louis XVIII de son côté, sur le conseil de lord Wellington, se ravisait également, et M. de Talleyrand, rappelé par le roi à Cambrai, fut le principal ministre et le pilote préposé à cette entrée de la seconde Restauration, comme il l’avait été à la première. Les circonstances étaient bien autrement difficiles, et, après avoir montré quelque fermeté au début vis-à-vis du roi et de son frère, M. de Talleyrand parut manifestement au-dessous de sa tâche. […] Lors donc qu’en présence de l’ultimatum des puissances coalisées et du mauvais vouloir de la Chambre nouvelle, il alla avec deux de ses collègues exposer au roi les embarras du cabinet et réclamer un surcroît d’appui, en offrant un semblant de démission, Louis XVIII le prit au mot, et il fut encore une fois décontenancé comme il ne l’avait jamais été sous Napoléon, et comme il l’avait été à Mons. — Ces attrapes et ces niches de Louis XVIII lui étaient restées sur le cœur ; il l’appelait par sobriquet le roi nichard. […] Il se tenait imperturbablement derrière le fauteuil du roi dans toutes les grandes cérémonies ; mais il fut véritablement hors de la vie politique active tout le temps de la Restauration ; il n’était que spectateur. […] » dut contribuer à fixer les indécisions du futur roi.

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