Cette opinion, dans laquelle Mme de Maintenon resta invariable, atteste l’antipathie des natures et n’était pas propre à donner au roi une autre idée que celle qu’il avait déjà sur ce courtisan médiocrement docile. […] Il sent la plaie et la faiblesse morale de la France au sortir des mains de Louis XIV ; tout a été abaissé, nivelé, réduit à l’état d’individu, il n’y a que le roi de grand. […] Quant à la noblesse dont il est, et sur laquelle seule il compte pour la générosité du sang et le dévouement à la patrie, il s’indigne de la trouver abaissée, dénaturée et comme dégradée par la politique des rois, et surtout du dernier : en accusant même presque exclusivement Louis XIV, il ne se dit pas assez que l’œuvre par lui consommée a été la politique constante des rois depuis Philippe-Auguste, en y comprenant Henri IV et ce Louis XIII qu’il admire tant. […] Les pairs surtout, en qui il a mis toutes ses complaisances, et dont il fait la clé de voûte dans le vrai système, lui semblent devoir être (comme ils l’ont jadis été, selon lui), les conseillers nécessaires du roi, les copartageants de sa souveraineté. […] Comme il se mettait à la table du roi devant le prince des Deux-Ponts, je dis tout haut : « D’où vient que monsieur le duc de Saint-Simon presse tant le prince des Deux-Ponts ?