Au point de vue raccourci des multitudes, et c’est pour elles qu’on écrit l’histoire, toute faute de roi évoquée par l’histoire, avant de retomber sur la tête du monarque a trouvé plus haut la royauté qui en recevait toujours le premier coup. […] Parvenu dont la fortune et l’imbécillité du roi qu’il gouvernait furent tout le génie, plébéien qui se baigna dans le sang de la plus grande famille de la monarchie portugaise, comme si ce sang dans lequel il se plongea avait pu se mêler au sien et lui communiquer un peu de sa noblesse, Pombal, à qui les philosophes ont fait une renommée que la postérité ne ratifiera pas, fut de tous les hommes de gouvernement qui s’employèrent contre les Jésuites celui qui montra le plus de rage homicide et sacrilège. […] En vain Clément invoquait Louis XV, ce roi sans cœur et sans mains, à qui il ne restait qu’un œil clairvoyant pour voir l’abîme dans lequel il tombait : « Je ne puis pas — dit le Pape dans ses lettres — condamner un Ordre exalté par dix-neuf de mes prédécesseurs. […] Il était protestant, il était philosophe ; mais aussi, il était roi.